5 ans d’analyse de données

Depuis plusieurs années, je conserve les données relatives au plan et à la charge globale d’entraînement. J’ai donc la chance, en combinant les athlètes du plan BLOC et les athlètes privés, de voir annuellement plus de 70 athlètes. Lors de la transition des versions 2.0 à 3.0 des plans BLOC, nous avons poussé l’analyse et créé 2 groupes cibles de 16 candidats. L’objectif était simple; mesurer 2 données : Les pourcentages d’amélioration du FTP et le pourcentage de blessure. L’idée était donc d’analyser 2 « recettes » différentes et de comparer les résultats. Les 2 plans contenaient une approche différente, en l’occurrence.

Recette 1: Priorité placée sur la puissance maximale avec des fractions d’efforts de 110 à 117% de la PAM. Un volume en endurance régulier et normalisé. Les résultats; blessé rarement et fait progresser le FTP en moyenne de 7% sur 16 semaines.

Recette 2: Priorité placée sur le travail au seuil (85% PAM). Un faible pourcentage du travail au-dessus de 100% de la PAM. L’endurance de base est maintenue et normalisée afin d’être comparable au volume de la recette 1.  Les résultats; blessure plus fréquente et fait progresser en moyenne de 3% sur 16 semaines En résumé, avec 2 fois moins de temps passé à l’effort, nos athlètes sur la recette 1 (plan BLOC ciblant la PAM) se sont améliorés 2 fois plus.

Autre problème du travail au seuil = le coût énergétique. Depuis plus de 3 ans, un marqueur me frappe. Les blessures augmentent inévitablement si nous augmentons le travail au seuil. Au-delà de cette donnée, s’hypothéquer avec un travail au seuil vous prive systématiquement de bien travailler votre puissance maximale.

En résumé, le travail au seuil est payant, mais est très couteux sur l’énergie et sur la taxation musculaire. Il semble bien fonctionner pour un athlète professionnel qui aura les traitements de récupération et le repos requis. Mais il mènera assurément à une blessure pour un athlète de groupe d’âge, peu importe le niveau.

LE SEUIL, C’EST QUOI

LE SEUIL AÉROBIE? Le seuil aérobie correspond à la première augmentation du niveau de lactate dans le sang. Le niveau de capacité aérobie de chaque personne détermine la véritable fréquence cardiaque en fonction du seuil aérobie. Un seuil aérobie plus élevé permet de s’entraîner plus intensément sans accumuler de lactate. Pour développer le seuil aérobie, il faut privilégier les entraînements de faible intensité.

LE SEUIL ANAÉROBIE? Le seuil anaérobie est l’intensité d’exercice maximale qui peut être supportée pendant une période prolongée sans que le lactate ne s’accumule substantiellement dans le sang. Quand le seuil anaérobie est dépassé, le métabolisme anaérobie augmente et le lactate commence à s’accumuler dans le sang, ce qui entraîne un raidissement des muscles.

En conclusion 

Depuis plus d’un an, nous sommes déjà à travailler un nouveau projet de recherche. Celui-ci mesurera l’évolution du FTP suite à une périodisation ciblant le travail de puissance anaérobie et une périodisation ciblant la puissance aérobie maximale. Votre avis sur les résultats? Les données dans un an!

Francis Bachand